Le vent parfumé du désert. Sur les traces de Dieu, entre solitude et communion, trad. J.-M. Faux

Giorgio Gonella
Spiritualità - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Dans une traduction de J.-M. Faux juste de ton et vive de forme et une présentation agréable et soignée, les éd. Fidélité nous offrent un texte fort attachant que préface Arturo Paoli. Un vrai régal à la fois spirituel et profondément humain. Disciple de Charles de Foucauld, l'A., petit frère de l'Évangile, a des antécédents politiques, car il est fils d'un des fondateurs de la Démocristiana. Il a participé aux mouvements de 1968 avant de connaître une conversion intérieure à la foi chrétienne. Actuellement il vit à New York dans une fraternité au service de victimes de la drogue, travaillant comme conducteur de bus scolaire. Il a fondé avec trois frères une fraternité d'accueil dans la Sierra Madre mexicaine.
Il nous appelle au désert, là où Dieu seul parle dans un dépouillement de tout l'être. Il nous fait découvrir en nous «les gémissements de l'âme», à la source intérieure de notre coeur. Il nous ouvre la porte du désert: celui des Hébreux de l'Exode, celui des anachorètes et des ermites d'orient, celui de nos cités tentaculaires où l'homme se terre dans son individualité… Que peuvent bien nous enseigner ces pèlerins du désert? La nudité de l'esprit, l'apprivoisement du vide spirituel, un chemin de négativité qui aboutit au face à face avec le Toi divin. Il faut alors redescendre de notre montagne pour remonter à celle de Dieu, s'enfoncer dans les ténèbres lumineuses de la Présence à la suite de Maître Eckhart. Le désert devient métaphore de Dieu dans une pauvreté radicale: désert des haillons, des pauvres, des ivrognes, des drogués. Le Dieu des béatitudes se tait et pénètre douloureusement nos moelles, transfigurant nos esprits et nos corps en joie parfaite. Un rude chemin de croix! Qu'il suffise de citer cette phrase hautement significative déjà épinglée dans la préface (p. 7): «Ils (ces pèlerins du désert) sont les témoins de la foi du désert qui interpelle la religion. Ils nous parlent d'un Dieu autre que le Dieu tout-puissant de la religion. Un Dieu dépouillé. Sans nom. Un Dieu qui préfère la tente au temple. Un Dieu « désert » qui aime les espaces vides. Et la liberté. Si éloigné! Et si proche!» (p. 178)
Une vraie cure de désintoxication que goûteront onéreusement les lectrices et lecteurs qui voudront bien se laisser vivifier par «le vent parfumé du désert». - J. Radermakers sj.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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