Les fêtes juives. Réflexions sur les solennités du judaïsme. Commentaires sur le Cantique des cantiques, les Lamentations, l'Ecclésiaste et le livre de Job, tr. Ph. Haddad et G. Haddad, préf. G. Haddad

Y. Leibowitz
Religioni - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Poursuivant la publication des causeries hebdomadaires à la radio israélienne de l'éminent penseur juif, médecin professeur de biochimie à l'Univ. de Jérusalem, décédé depuis quinze ans, les éditions du Cerf (cf. NRT 131 [2009] 432) nous offrent ces pénétrantes réflexions sur les fêtes juives et leur signification à la fois traditionnelle et actuelle. Le cycle complet nous est proposé à partir des fêtes d'automne, où commence l'année juive.
L'A. aborde la fête du Nouvel an (Rosh Hashana) avec les lectures prophétiques sur le jugement et le repentir, puis le shabbat du repentir. Il traite ensuite du Yom Kippour ou jour de la confession et du grand Pardon, avant de développer le sens du rouleau de Qohélet lu à la fête des Cabanes (ou Soukkot).
Vient ensuite la fête de la Dédicace (Hanoukka) ou fête des Lumières (en décembre) qui permet une méditation sur la guerre et la paix, avec le sens de l'héroïsme; une progression dans le temps nous mène à Pourim (ou les sorts), au moment du carnaval, avec le livre d'Esther. Un entretien avec Yirmiyahu Yovel s'étend sur le sens de la Shoah, à partir du Qaddish général, à l'occasion du jeûne du 10 Tévèt. Le Grand Shabbat (samedi avant Pèssah) présente la lecture de Malachie 3, puis c'est la fête de Pèssah (Pâque) avec un développement sur le temps de notre liberté, la rédemption et la venue du Messie. Peu après, à l'occasion de Hol haMoéd (shabbat profane intégré dans la fête de la Pâque), une relecture est faite du Cantique des cantiques sur «l'amour fort comme la mort». Après cinquante jours vient la fête de Shavouot (ou des semaines) qui célèbre le don de la Torah, avec la révélation du Sinaï et la lecture du livre de Ruth. Nous trouvons encore «les jours critiques», du 19 Tammouz au 9 Av, trois semaines de deuil national à la mémoire de la destruction du temple de Jérusalem, puis le Shabbat de la consolation, où on lit Is 40, en guise de méditation sur les jours du Messie. Enfin une évocation du livre de Job avec sa portée universelle nous permet de découvrir pourquoi le judaïsme combattait l'hellénisme idolâtre. Le livre s'achève par une brève conclusion de l'A. à la fin de sept ans de «causeries» sur la Torah.
Cet ouvrage, d'une grande profondeur, nous fait pénétrer au coeur des réalités vécues par Israël lors des fêtes de l'année. Les thèmes essentiels du judaïsme y sont convoqués, depuis la Bible jusqu'aux questions de notre époque. On connaît l'esprit critique de l'A. et sa liberté de parole, mais aussi son loyalisme religieux et sa foi profonde. C'est dire l'importance de ses vues sur l'histoire de son peuple, sur l'avenir d'Israël et sur le judaïsme contemporain face à la modernité et aux problèmes politiques, économiques et sociaux de la planète. Sa référence à Maïmonide demeure inconditionnelle. Elle nous intéresse encore aujourd'hui. - J. Radermakers sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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