Les liturgies des synodes diocésains français 1983-1999

Arnaud Join-Lambert
Liturgia e pastorale - reviewer : Paul Detienne s.j.
L'A. (cf. NRT 123 [2001] 395-414 et 126 [2004] 68-85) étudie les 35 synodes diocésains célébrés en France métropolitaine (1983-1999) et leur répercussion dans les liturgies paroissiales. Tout à la fois «acte de gouvernement le plus élevé d'une Église particulière» et événement de communion, le synode est ici considéré comme témoin de la réception de la constitution ecclésiologique Sacrosanctum Concilium de Vatican II: remplacement du graduel par un psaume; introduction de la prière universelle (dans laquelle l'A. regrette l'absence systématique, regrettable voire dangereuse, de la prière pour ceux qui détiennent l'autorité publique); participation active de tous, enfants, jeunes, vieux, aveugles, sourds, handicapés, étrangers, prisonniers, cloîtrées (mais on ne sait que faire des prêtres); effort créatif d'inculturation (Pater en arabe, danses vietnamiennes), etc.
Documents écrits, photos, audio et vidéo cassettes à l'appui, l'A. analyse et compare jusque dans les moindres détails les diverses célébrations liturgiques: il dresse la liste des instruments de musique, il vérifie si l'animateur n'a pas, indûment, utilisé l'ambon. Parmi les anomalies qu'ici et là il relève, citons la célébration fractionnée (de la Parole le matin, eucharistique le soir), un contresens liturgique et théologique. D'autres innovations lui paraissent inadéquates tant d'un point de vue pastoral que pédagogique ou linguistique. Il trouve discutable la surabondance de symboles. Il doute de l'utilité ou de la pertinence de certaines modifications apportées au Missel. Son jugement peut être sévère: inspirer le désir lui paraît «un peu étrange» tandis que Je crois en Dieu qui chante manifeste un anthropomorphisme hasardeux. Le «cierge du synode» a quelque chose d'ambigu: il fait double emploi avec le cierge pascal. Traduire le mot synode par «voyage en commun» relève d'une étymologie fantaisiste. La connotation pénitentielle du Kyrie et de l'Agnus est inappropriée. Le choix du temps de carême est contestable. La formulation nous te le demandons par Marie dans une «prière du synode» est déconcertante.
L'A. termine sur une note très positive, tout en constatant que «les synodes ouvrent plus d'horizons qu'ils ne résolvent de problèmes». L'ouvrage, une mine de renseignements, enrichi de plusieurs index, s'avérera éminemment utile aux personnes chargées de la préparation d'un synode. - P. Detienne, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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