La France « cuit le pain intellectuel de la chrétienté ».
La formule de Paul vi est bien connue. Réalité ou légende
dorée ? Quatre intervenants de ce colloque ont précisément
tenté d'évaluer l'apport des théologiens de l'Hexagone à la
rédaction de certains textes conciliaires : Lumen
gentium (B. Cholvy) ; Dei
Verbum (M. Fédou) ; Gaudium et
spes (P. Bordeyne) ; Dignitatis
humanae (D. Gonnet). Sans doute est-ce sur l'exposé
initial d'É. Fouilloux qu'il con vient de s'attarder quelque peu
ici ; il s'est livré à une enquête prosopographique à partir
de quelques instruments : la Bibliographie du
concile Vatican ii de Philippe J. Roy, la liste des
experts publiée par l'Osservatore Romano et reprise
dans les Acta Synodalia ; l'index général de la
magistrale Histoire du concile
Vatican ii publiée sous la dir. de G.
Alberigo ; la série Études et
documents lancée par le secrétariat conciliaire de
l'épiscopat. In fine, on constate qu'il y eut quelque
97 « techniciens » français, amenés à oeuvrer pour le
Concile de bien des manières (les uns sont requis par le
Saint-Office, les autres par un évêque ; certains sont actifs
en France même, les autres à la Curie romaine ; d'autres
encore sont sollicités pour leur connaissance approfondie d'un
sujet particulier, etc.). Leur implication fut plus ou moins
importante, rarement polyvalente, parfois ressentie comme faible ou
forte alors qu'il conviendrait sans doute de la ramener à de plus
exactes proportions. Et, en définitive, seul Congar paraît
réellement avoir été « le » théologien français presque
omniprésent. Mais, comme le précise bien É. F., il conviendrait
d'approfondir le sujet, notamment en disposant de plus d'archives,
en particulier des papiers laissés par ces experts. Cela étant,
l'apport français fut incontestable. Mais il ne fut pas le seul… -
B. Joassart s.j.