L’A., pasteur, nous propose ici un ouvrage sur les trois vertus théologales, considérées comme autant de portes différentes pour pénétrer dans une même Église et pour, une fois nourris, en sortir vers le monde et nos frères. Le plan est simple avec une partie pour examiner chaque vertu, dans l’ordre de la foi, de l’espérance et de l’amour selon le triptyque paulinien. Au sein de celles-ci, l’A. livre ce qui oscille entre des études, toujours nourries par une belle finesse d’érudition, et des méditations, s’attachant autant à la tradition philosophique que biblique. Kierkegaard, dont l’A. est spécialiste, est ainsi souvent convoqué, ainsi que les textes des deux testaments. Les notes sont toujours très justes et nourrissantes mais elles semblent éparses et l’on peine à trouver un fil conducteur à l’ouvrage : si l’on remarque parfois une suite chronologique, l’agencement général des chap. n’est pas clair, y compris au sein d’une même partie et l’ouvrage serait ainsi plutôt à lire comme une somme de méditations ponctuelles.

La dernière partie, consacrée à l’amour, est plus courte que les deux autres et sonne déjà comme la récapitulation de tout dans cet amour, liant Dieu et l’homme. La conclusion, renouant avec l’image des portes et du narthex, ouvre à l’œcuménisme dont l’A., membre du groupe des Dombes, est un ardent promoteur. « Les personnes qui entrent dans une cathédrale par l’une de ses trois portes forment un groupe hétéroclite, mais tous passent par le narthex. (…) Celui-ci devient alors l’espace symbolique où les chrétiens se rencontrent, où ils se racontent, où ils apprennent à se connaître » (p. 142). Les vertus deviennent ainsi des moyens pour apprendre à reconnaître l’autre, envisagé dans sa tradition propre, comme frère chrétien. — I. Payen de la Garanderie o.v.