L’encyclique Fratelli tutti, qui a pâti dès sa parution de l’assaut de la Covid-19, n’a malheureusement pas suscité le même intérêt que Laudato Si ou Amoris lætitia, par exemple sur le plan éditorial. Citons toutefois en langue française, outre l’ouvrage sous recension, les revues Theophilyon 27 (2022/1), Liturgie 195 (nov. 2021) et F. Euvé, E. Lasida, Études 4277 (déc. 2020), p. 69-80. La présente édition annotée par une équipe d’une bonne vingtaine de personnes donne au texte pontifical une nouvelle chance d’être apprécié pour ses dimensions de transversalité, car c’est depuis la sphère privée jusqu’à la sphère collective, sociale et politique, que l’encyclique peut interpeler. Son actualité est d’autant plus évidente en ce temps de guerre en Ukraine et en bien d’autres endroits du monde.

Les huit chapitres de la Lettre explorent les multiples facettes de la problématique selon la méthode « Voir, juger, agir ». Les Exercices spirituels d’Ignace de Loyola ne sont pas étrangers à son argumentation. Enfin, la force de ce texte est que François, avant d’exhorter à la fraternité, a posé des gestes forts, notamment par des rencontres marquantes avec des dignitaires musulmans. L’ouvrage offre en finale quelques Échos de Fratelli tutti venant d’Afrique, du Réseau Saint-Laurent, d’Amérique latine et du JRS France ainsi qu’un Glossaire qui décode les principaux concepts du texte (p. 249-258). — A.H.