Dans Appelés à servir, Miguel Ponce Cuéllar étudie le
sacerdoce ministériel (évêque, prêtre, diacre). Une introduction
décrit brièvement les questions soulevées par quelques auteurs
récents (Küng, Moingt, etc.) sur sa nature sacramentelle. Il
reprend en conséquence l'étude détaillée de la question. Une
première partie, en six chapitres, examine les auteurs du NT et les
témoins de l'Église primitive, jusqu'à Origène. Une seconde partie
pousse l'examen de la Tradition, en six autres chapitres, jusqu'aux
derniers documents du Magistère. Elle est suivie par l'étude
théologique. L'A. présente d'abord les deux tendances qui
s'opposèrent après Vatican II: un christomonisme, de type clérical,
tendant à maintenir une distinction stricte au sein de l'Église
entre le sacerdoce et le troupeau des fidèles, et un
ecclésiomonisme pour lequel le sacerdoce universel des chrétiens
est la source de toutes les fonctions. On s'aperçut très vite de la
nécessité d'une position moyenne synthétisant la part de vérité
contenue dans chacune de ces opinions. Certains proposèrent alors
de répartir entre laïcs et ministres ordonnés les trois aspects du
sacerdoce. L'A. préfère à bon droit une autre solution: en vertu de
leur baptême, tous les chrétiens participent à tous les domaines du
sacerdoce universel, mais seuls les ministres sacramentellement
ordonnés ont pour mission de le faire en étant le signe visible
efficace (le sacrement) du Christ unique Médiateur, Tête du Corps
mystique. Certes, l'A. le relève p. 379, on aurait pu concevoir une
Église vivant cette dépendance dans un régime d'invisibilité, mais
en fait le Christ a institué le baptême et confié aux Apôtres (et à
leurs successeurs) la présidence de l'Eucharistie.
On sera reconnaissant à l'A. d'avoir mis ce point en lumière. Il a
ainsi fait apparaître la question d'ordre pratique que posera
toujours le rapport entre le sacerdoce et le laïcat: le respect de
la spécificité de l'autre. - L. Renwart, S.J.