Lo Spirito Santo. Summa pneumatologica di Yves Congar

P.G. Gianazza
Teologia - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Le Cardinal Yves Congar (1904-1995), un des plus éminents théologiens du XXe siècle, a essayé de combler le retard de l'Église romaine dans la théologie du Saint-Esprit. Salésien et professeur de théologie, P.-G. Gianazza présente d'abord un résumé de la vie du grand dominicain, professeur d'ecclésiologie, qui a étudié l'Église sous tous ses aspects. Fermement attaché à l'Église mais ouvert à tous les grands courants de pensée et aux autres Églises, admirateur de Luther et de Barth, il devient bientôt suspect à Rome qui prend des mesures contre lui entre 1947 et 1956. Interdit d'enseignement entre 1954 et 1958, il est réhabilité par Jean XXIII et apprécié par Paul VI et Jean-Paul II. Consulteur du concile, il contribua à la rédaction de presque tous les documents conciliaires. Il essaya de rapprocher l'Église de la culture moderne et a saisi l'importance de l'histoire dans toutes les questions théologiques pour arriver à plus de vérité. En exégèse par contre et en d'autres domaines, il connaissait ses limites et recourait aux spécialistes. Devenu paraplégique en 1984, il continua courageusement son oeuvre intellectuelle. Dans ses derniers jours, il fut nommé cardinal par Jean-Paul II. Ce bref rappel est utile pour esquisser la richesse et la variété de sa pensée et de son activité. Outre 55 articles sur le sujet, Congar a écrit en 1979-1980 une vraie somme en trois tomes: Je crois à l'Esprit Saint.
Le travail de P.-G.G. se propose simplement de fournir une introduction à la richesse de la pensée pneumatologique globale du P. Congar, sous forme de dialogue avec lui autour de sept thèmes portant sur l'Esprit et la Tradition, la Vérité, la Trinité, l'Église, l'oecuménisme, la liturgie, la vie chez l'homme et dans l'univers. Dans un esprit irénique, Congar s'efforce toujours de concilier les points de vue apparemment différents et de répondre calmement aux critiques. Malgré quelques défauts, le renouveau charismatique représente, selon lui, l'exemple d'une pneumatologie vécue. Agissant dans la Révélation, l'inspiration et l'Écriture au sein de l'Église, l'Esprit conduit celle-ci à l'aide de la Tradition, dont il est le garant. Son rôle consiste à réaliser aujourd'hui l'oeuvre du Christ à la gloire de Dieu le Père, à travers l'Église. L'ecclésiologie doit devenir plus pneumatique et plus trinitaire.
Congar a aussi beaucoup fait pour rapprocher l'Occident et l'Orient dans l'épineuse question de la procession de l'Esprit Saint et pour montrer qu'il s'agit là de deux simples opinions théologiques défendables, mais il reconnaît que l'Église catholique a eu tort d'introduire le Filioque dans le Credo et qu'elle ferait bien de l'enlever. En réponse à certains théologiens orthodoxes d'Occident, il note finement que les protestants ont également conservé le Filioque sans toutefois tomber inéluctablement dans les travers théologiques qui en seraient la conséquence. Pour la consécration eucharistique, Congar estime qu'elle est l'oeuvre du Christ agissant par son ministre et par l'Esprit Saint. Il souligne également le rôle de l'Esprit dans les sacrements pour nous diviniser en nous assimilant au Christ et en nous donnant un esprit filial, etc.
«Congar nous aide à mieux pénétrer dans la connaissance du Saint-Esprit et nous a donné un bel exemple de vie dans l'Esprit.» Gianazza cite abondamment Congar et nous donne envie de le lire. - B. Clarot, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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