Conformément au titre du livre, Angelo Marchesi propose non pas un traité de philosophie, mais un parcours. En fait, l’itinéraire correspond au seul chap. 1. Partant du principe premier qui, avec le fragment 8 de Parménide, est l’ouverture de la pensée à l’être, il déploie une métaphysique de l’être, largement inspirée d’Aristote, puis de saint Thomas, mais aussi de Platon, et non sans un dialogue avec les contemporains, notamment Heidegger, et débouche sur une théodicée ainsi qu’une anthropologie philosophique. Si le chap. 2, qui traite de la dimension sociale et politique de l’être humain, peut encore s’inscrire dans le projet initial, ce n’est plus du tout le cas des deux derniers chap. Le troisième se présente, heureuse surprise, comme une paraphrase de l’article suggestif de Peter Knauer, « Dieu sans lequel rien n’existerait », paru dans notre revue en 2011 ; et le quatrième comme un long commentaire du livre de Jean-Michel Maldamé sur Création et créationnisme (2014).

Passons le caractère trop composite d’un ouvrage dont la facture négligée le fait ressembler à un polycopié. Le grand âge de l’A. (87 ans), sa longue expérience d’enseignant (pas moins de 60 ans) et la rédaction de plus d’une centaine d’ouvrages lui permettent de ne pas s’embarrasser de longs développements théoriques et d’aller aussitôt à l’essentiel. Cela ne l’empêche pas d’être précis et d’offrir ça et là d’utiles mises au point, p. ex. sur les ambiguïtés de la métaphysique de Bruno Forte (p. 30s) ou l’eschatologie cosmologique de Francesco Brancato (p. 48s). — P. Ide