Maria nel mistero di Cristo. Pienezza del tempo e compimento del regno, éd. E. Peretto
Col.Teologia - reviewer : Léon Renwart s.j.
Parmi les Annexes, la contribution (non lue en séance) de Salvatore Perrella mérite une mention spéciale. Il y fait une mise au point claire sur les graves problèmes que soulèvent les tentatives qui se manifestent de nouveau pour obtenir une définition dogmatique du rôle salvifique de Marie. Il rappelle les motifs du Concile pour écarter, malgré les demandes, toute définition de ce point. Une première raison évidente est que les formulations avancées étaient loin de faire l'unanimité, même chez les évêques présents au Concile. De plus, conformément aux orientations oecuméniques de Vatican II, on a évité de toucher sans vraie nécessité à des points de désaccord entre chrétiens. Avec Congar, P. ajoute que le rôle de l'Église n'est pas de promulguer des dogmes, mais de défendre le contenu et le sens du dépôt révélé. C'est pourquoi les définitions solennelles des siècles passés ont posé infailliblement, dans des domaines contestés, les limites que ne peuvent franchir la réflexion théologique ou la pratique des fidèles s'ils veulent respecter le mystère révélé. Le Concile a de plus rappelé «la hiérarchie des vérités de la doctrine catholique en raison de leur rapport différent avec les fondements de la foi chrétienne» (UR 11). Il l'a fait dans un contexte oecuménique. Or, rappelons-le, nos frères orthodoxes, qui ont un sens très aigu du dogme, avaient fait remarquer que pour eux la sainteté absolue de la Panagia et sa Dormition étaient à proprement parler des theologoumena, des conclusions théologiques fermes et non contestées, pour lesquelles ne s'indiquait donc pas d'intervention solennelle du Magistère. De plus ils ont discrètement fait remarquer que, dans un esprit de rapprochement, ils auraient pu être consultés sur l'opportunité de ces actes.
Parmi les points que nos frères protestants ont soulevés, figure la question: «N'attribuez-vous pas à Marie un rôle qui revient au Saint-Esprit?» Enfin, nous ajouterions volontiers qu'il est loin d'être évident ou souhaitable que, pour toute doctrine ou toute pratique, même parfaitement légitime, on cherche à obtenir une intervention solennelle du Magistère, dont ce n'est pas le rôle. Espérons que cette courageuse intervention de Salvatore Perrella aidera plus d'un dévot de la Vierge à comprendre, selon la sage attitude de Vatican II, que son rôle est de mettre de mieux en mieux en lumière la fonction propre de Marie, créature privilégiée, dans la collaboration de toute l'Église à l'oeuvre de l'unique Médiateur. - L. Renwart, S.J.