Voilà sans doute le roman qu'il n'aurait pas fallu écrire sur
Marie. Non que ce récit ne soit beau et délicat, respectant la
lettre des Évangiles. Mais précisément parce qu'il fait résonner la
lettre scripturaire sur le mode concordiste (les quatre évangiles
sont lus ensemble, cf. p. 177) et imaginaire (voir par exemple la
présentation de l'Assomption, p. 186). Romancer les récits de
l'enfance, du point de vue de Marie, c'est redoubler la difficulté
qu'offre leur genre littéraire, qui nous parle de manière si codée.
Et quand l'image l'emporte sur le sens spirituel, l'équilibre
dogmatique est mis en cause, comme on le voit dans la compréhension
des enfers du samedi-saint («loin de Dieu et de son amour», p.
173). Un roman qui fait voir et nous empêche d'aller outre. - N.
Hausman, S.C.M.