À cette première démarche de vérification du postulat philosophique, menée avec rigueur et compétence, a fait suite la parution d'ouvrages moins ambitieux d'un point de vue théorique et s'adressant à un public non nécessairement spécialisé. Les monographies de ces auteurs, bien qu'élaborées à partir d'une intuition juste, laissent plutôt sur sa faim le lecteur soucieux des implications théologiques d'une pensée aussi vigoureuse et originale. Dernier venu dans cette catégorie, peu après ceux de A.P. Viola et de G. De, le livre de Teodoro Di Bella présente de façon succincte les assises de la pensée henrienne en s'arrêtant particulièrement sur L'essence de la manifestation (p. 21-53), avant de passer à la phénoménologie de la vie et au thème de la corporéité (p. 55-80) et de conclure par une reprise des ouvrages plus récents du philosophe, ceux qui soumettent sa réflexion à l'examen des écrits néotestamentaires (p. 81-104). En fin de parcours l'A. dit la raison profonde de son intérêt envers M. Henry: c'est la conviction que la recherche philosophique contemporaine devrait élire la vie comme son thème prioritaire, à l'égard aussi bien de la réalité de l'homme que des questions politiques et sociales (p. 116). Il rejoint, par une telle conviction, les autres interprètes transalpins déjà cités, sans vraiment pousser plus loin leurs argumentations.
L'A. laisse volontiers M. Henry s'exprimer par ses propres dires et ne met pas en discussion ses thèses, sinon très brièvement dans sa conclusion (p. 111-115). Son commentaire, clair et serré, ne soulève guère de questions et revient pédagogiquement aux points clés de la réflexion. Sa lecture peut effectivement se révéler utile en vue d'une première acclimatation à la pensée henrienne, à condition de ne pas y chercher un vrai essor critique. - D. Zordan