Mistiche dell'Occidente. New Age, Orientalismo, Mondo Pentecostale
Aldo Natale TerrinReligioni - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Sur ce fonds commun, Terrin présente l'éventail des grands et nouveaux mouvements religieux en Occident et leurs tendances mystiques: Nouvel Âge, hindouisme, pentecôtisme. Il voit la mystique comme la tendance spirituelle actuelle la plus authentique et la plus déconcertante, alors que la théologie catholique s'en soucie trop peu. Le Nouvel Âge lui apparaît comme une mystique foisonnante, une religion de la nature qui veut réunir harmonieusement les parties au tout. L'Orient, lui, est le lieu de naissance de nos mystiques occidentales contemporaines et on peut y retrouver tous les fragments mystiques de notre monde. Terrin souligne ses rapports avec l'Occident et s'attarde sur la mystique advaïta (non dualiste) de Shankara (788-820) et de Ramana Maharsi plus près de nous: Tattvamasi (Tu es cela: c'est-à-dire tu es la réalité unique, car Dieu est tout et tout est Dieu).
Il en arrive au surprenant Pentecôtisme catholique qui, selon lui, possède tout pour devenir l'équivalent chrétien de la vision du Nouvel Âge et jouer chez nous le rôle de l'Orient mystique actuel. Mais il note qu'un certain fondamentalisme gêne son expression, de même que l'obligation de rendre compte de ses charismes à l'Église hiérarchique qui redoute d'être débordée par tant de liberté et d'audace. La mystique comme besoin de s'établir dans l'émotion religieuse sur fonds d'expérience du divin semble devenue le sommet d'une culture qui donne un démenti à la sécularisation actuelle. Le christianisme a trop identifié la structure du monde à sa description objectivante, au détriment de l'expérience religieuse. Il nous faut aller dans le sens du Pentecôtisme sans trop le brider et en acceptant de reconsidérer nos positions théologiques trop statiques. Ajoutons qu'on devrait méditer cette phrase de l'excellent spécialiste de l'hindouisme que fut le Père P. Johanns sj: «La seule grande différence entre l'hindouisme et nous, c'est que pour lui nous sommes Dieu par nature, alors que pour nous, chrétiens, nous le sommes par grâce». - B. Clarot, S.J.