Monologo partigiano sulla Gratuità. Appunti per una storia della gratuità del ministero nella Chiesa
Luca BianchiMorale e diritto - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Bianchi reconnaît que l'Évangile et Paul admettent deux orientations pour les apôtres: «donnez gratuitement ce que vous avez reçu gratuitement» et «l'ouvrier mérite son salaire». Probablement seul parmi les apôtres, Paul n'a pas voulu être à charge aux convertis et a mis son point d'honneur à vivre de son travail, bien qu'il ait accepté d'être aidé financièrement par les seuls Philippiens (cf. Ph 4,15). Pour y voir plus clair, l'A. a alors interrogé l'histoire en vue d'y découvrir une «tendance continue» à imiter la gratuité de Paul. Il passe alors en revue les premiers chrétiens, les règles monastiques, les conciles, les ordres issus de la Renaissance (Barnabites, Théatins, capucins, jésuites) jusqu'à la session du Concile de Trente à Bologne tenue dans des circonstances très spéciales. Il regrette que Vatican II parlant des prêtres n'ait pas traité de la gratuité, comme si «la feuille de paie» allait de soi (il parle dans le contexte italien de 1981).
Alors, que faire? Que propose l'A. de cette longue mais vivante réflexion? Il ne demande pas d'imposer à tous les prêtres la gratuité du ministère et l'obligation de gagner sa vie, mais il aurait souhaité et souhaite ardemment que l'Église rappelle et propose l'exemple de saint Paul qui tenait tant à la gratuité du ministère et gagnait sa vie par son travail. Quel travail proposer? Tous les travaux honnêtes compatibles avec l'état sacerdotal: en usine, dans une petite entreprise ou comme petit artisan, agriculteur, etc. Il admet le métier de professeur, mais refuse qu'on subsidie les cours de religion. Il voit fort bien des prêtres vivre en groupe et mettre leurs gains en commun.
Bianchi n'est pas un utopiste farfelu, mais un prêtre qui aime son Église et voudrait la voir plus belle. Il sait que sa réflexion est partisane, mais il ose espérer qu'elle gagnera l'assentiment de certains. L'A. écrit agréablement et on ne s'ennuie pas en lisant son récit vivant et chargé d'expérience. Mais l'argent demeure toujours un sujet très brûlant… - B. Clarot sj