La nature revient au centre des débats publics, notent les deux
philosophes éditeurs de ce séminaire sur le «naturalisme moderne»
tenu en 2004 à l'Institut trentin de la culture: qui et que
sommes-nous? On n'aime guère aujourd'hui les solutions de type
dualiste de la réalité, parce que leur interaction est difficile à
concevoir de façon cohérente. Mais le naturalisme moderne n'apporte
aucune solution claire, ni en méthodologie ni en ontologie ni en
éthique. Il existe un monceau de questions métaphysiques que les
sciences n'ont pu résoudre malgré leurs succès inouï en certains
domaines. La première de ces questions est la relation entre
l'esprit humain et le monde, entre la conscience et la réalité
physique. Quelle est la nature des phénomènes mentaux et
intentionnels? L'autre «mystère» est celui de la liberté humaine et
sa compatibilité avec une compréhension naturaliste du cosmos.
Comment concevoir une spontanéité au sein de processus naturels
soumis à des lois strictes? Enfin, après les critiques de Kant,
peut-on envisager la possibilité d'une explication objective et
exhaustive du réel? Et quelles sont les implications culturelles,
sociales, politiques ou religieuses de tous ces problèmes?
Ce livre procède en trois étapes: la première partie, avec 4
exposés, traite de «la genèse du naturalisme moderne» depuis
Spinoza et Darwin. La deuxième partie, avec 6 exposés, étudie «le
naturalisme et l'éthique»: l'évolution peut-elle décider ce qui est
bien et mal? La troisième partie porte sur «le naturalisme et la
philosophie de l'esprit»: à notre époque, en phénoménologie, face
au libre arbitre et à la sémantique. Puis suivent trois textes qui
peuvent éclairer ces questions: «la nature» (Stuart Mill),
«évolution et liberté» (H. Jonas) et «un argument en faveur de la
théorie de l'identité» (D.K. Lewis). - B.C.