Papa Francesco. La rivoluzione della tenerezza e dell'amore, trad. G. Francesconi
Walter KasperSpiritualità - reviewer : Simon Decloux s.j.
En premier lieu est évoqué le « pape des surprises ». Le style du pape Benoît xviest celui d'une doctrine spirituellement élaborée et vécue ; le pape François est par contre guidé par une théologie kérygmatique : au lieu de se présenter comme un franciscain masqué, il procède en tout et pour tout comme un jésuite - Ignace de Loyola ne partant en effet pas de la doctrine mais de la situation concrète. Ainsi agit le pape François.
Ce qui distingue Benoît xvi du pape François est que ce dernier, partant des « signes des temps », les interprète à la lumière de l'Évangile. La théologie de la libération s'est cependant organisée selon la triple étape voir-juger-agir. Dans l'encyclique Mater et magistra, de même que dans les assemblées générales de l'épiscopat latino-américain, le document traduisant le chemin à suivre s'est modelé selon la même formule. S'élabore d'une part une proposition plus doctrinale, d'autre part une présentation plus kérygmatique. Quant aux racines argentines et européennes du pape François, elles proviennent à la fois d'une culture propre à l'Argentine et à une autre, source des « périphéries désolantes ». Par ailleurs, la miséricorde se présente comme un mot-clé du pontificat. Et l'ecclésiologie s'élabore concrètement au bénéfice du « peuple de Dieu ».
Une Église missionnaire demande à son tour un renouvellement en réformant la mentalité ecclésiale, qui doit promouvoir l'unité et la multiplicité : avec cette unité en tension, c'est la vision oecuménique du pape François qui se propose ici. De la sorte s'énoncent de nouveaux accents dans le dialogue interreligieux.
Le choix du nom François ouvre la perspective d'une « Église pauvre pour les pauvres ». La pauvreté n'est-elle pas par elle-même un défi dans un monde d'aujourd'hui ?
Enfin, en voulant rencontrer l'Europe au Parlement européen, le Pape orienta celui-ci vers la réalité actuelle d'une « multipolarité », dans laquelle l'unité du tout préserve la singularité des différentes parties. - S. Decloux s.j.