Chez Leibniz et Spinoza, qui ont eu à penser ensemble finitude et rationalité ; chez Kant, puis chez Fichte, Schelling et Hegel indiscutablement centrés sur la question de la finitude et de la non-finitude du sujet. Enfin, dans la pensée heideggerienne qui rejette en bloc toute l'histoire de la finitude et tente de la définir d'une manière entièrement neuve (p. 433).
Dans l'histoire de la finitude, selon Gravil, il s'agit moins de savoir si l'homme est fini, ou si l'étant est fini, que de comprendre ce qu'est la finitude, et de déterminer de quelle finitude il est fini. L'histoire de la finitude contient en ce sens des redécouvertes, des retours en arrière qui font avancer.
Autour de la question de la finitude, l'A. montre que l'histoire de la philosophie n'est pas faite que des confrontations. Il existe une harmonie invisible d'une interrogation commune les reliant dans leur opposition même, et que l'histoire des idées doit, autant que possible, mettre au jour.
Cet ouvrage d'une très haute valeur métaphysique, a le mérite d'avoir posé la question de la finitude à partir de la finitude elle-même et non de la finitude ou de la non-finitude de l'existence humaine. - J.-J. Boende