La première partie de l'ouvrage se concentre sur la relation philosophie-christianisme, la deuxième sur philosophie-théologie. La troisième met en lumière la fécondité théologique de la philosophie blondélienne. Sur la question philosophie-christianisme, on connaît la position complexe de Blondel pour qui la philosophie doit reconnaître son incomplétude, et l'exigence qui la porte à creuser un vide, non seulement pour ses découvertes ultérieures dans son propre domaine, mais aussi pour des apports dont elle ne peut être l'origine réelle. Sur les rapports philosophie-théologie, Blondel tenait une «dialectique aléatoire» impliquant d'un côté une philosophie ouverte et, de l'autre, une conception de la foi chrétienne comme excès d'intelligibilité.
À ce propos, R. Virgoulay émet le regret que le philosophe d'Aix n'ait accordé qu'une attention insuffisante au statut épistémologique de la théologie. Signalons la richesse documentaire de la troisième partie de l'ouvrage où l'influence multiple de Blondel est bien évoquée, notamment chez les jésuites. En conclusion, l'A. a le mérite de rappeler que si l'apport blondélien a été d'une importance considérable, il ne clôture ni la recherche ni la réflexion: les interrogations demeurent et le concours de la raison reste indispensable. - H. Jacobs, S.J.