Préfacées par le péruvien G. Gutiérrez, «père de la théologie de la
libération», lui-même dominicain, les monographies ici rassemblées
évoquent la vie, l'inspiration thomiste et l'action sociale d'une
trentaine de dominicains oeuvrant au XXe siècle dans une vingtaine
de pays. Parmi les noms retenus, relevons: le Français L.J. Lebret,
fondateur d'Économie et Humanisme, nommément cité dans l'encyclique
Populorum Progressio; les Belges D. Pire, Prix Nobel (1958),
fondateur des Iles de paix, et son prédécesseur G.C. Rutten, le
«mineur blanc», sénateur, figure de proue du syndicalisme chrétien,
inspirateur de nombreux confrères, tels les Espagnols P. Gerard et
J. Gafo, et le Québécois G.L. Lévesque qui a fondé en 1963
l'Université nationale du Rwanda; les Anglais V. McNabb, prêcheur à
Hyde Park, ami de Chesterton et de Belloc, apôtre du mouvement
«Retour à la terre», et son compatriote G. Vann, auteur de Les
implications sociales des Béatitudes; deux Nord-américains,
spécialisés en éthique médicale (cloning humain, recherche sur
embryons…): l'un plus théorique, B. Ashley, l'autre plus pratique,
K. O'Rourke; deux Sud-africains, A. Nolan et B. Connor qui ont
développé le concept de péché structurel dans le contexte de
l'apartheid; l'Allemand L. Siemer, impliqué dans l'attentat contre
Hitler, et ses confrères du Cercle de Walberberg: les théoréticiens
B. Welty et A.F. Utz, et F.M. Stratmann, pacifiste; les Croates J.
Kuničić et T. Vereš dialoguant avec le marxisme; le Polonais M.A.
Krapiec, «philosophe social dans un État communiste»; l'Italien R.
Santilli, fondateur de la revue Vita Sociale, et son compatriote R.
Spiazzi, promoteur d'un humanisme chrétien; le Hollandais J. Arntz,
refusant le concept de guerre juste; l'Espagnol J. Todolí,
développant une philosophie du travail et le Brésilien C.J. Pinto
de Oliveira, qui a collaboré lui-même à ce remarquable ouvrage. -
P.-G.D.