Les différents exposés, dont les spécialistes apprécieront la qualité, permettent d’entrer dans un univers où le religieux occupa une place de premier plan, reflet de celle qu’il avait dans la société en général : très tôt après son apparition, l’imprimerie devint un vecteur majeur de tout ce qui relevait de l’expression de la foi chrétienne, toutes confessions confondues, que ce soit en fait de livres liturgiques, de piété ou de théologie. Les auteurs – il suffit de penser à Luther – n’hésitèrent pas à saisir l’impact que pouvait avoir l’imprimerie. Et en même temps, les imprimeurs y virent une belle occasion de faire des affaires : la rentabilité était au rendez-vous ! Et, chose intéressante à remarquer, même durant le xviii^e s., souvent accusé d’être a-religieux, l’impression de livres religieux occupa encore et toujours une place privilégiée : quelque 50% de ce qui sortit des presses d’alors relevaient du domaine de la religion, y compris des ouvrages anciens, telle l’Imitation de Jésus-Christ. Voilà qui contraste avec notre temps, où le livre religieux ne représente plus qu’environ 1,5% de l’imprimé. Encore faudrait-il peut-être voir si d’autres moyens « en ligne » n’ont pas pris la relève. — B.J.