Une manière originale d'aborder le livre de Qohélet ou Ecclésisate.
L'introduction dévoile le propos interrogateur de l'A. vis-à-vis du
texte. Ensuite, il enquête sur l'identité de l'oeuvre ou de son
rédacteur: son lieu, son occupation, les vocables qui l'évoquent…
Il présente alors une «structure objective» du texte inspirée de
Murphey et Wright, avant d'examiner la vision et le mouvement
interne du Qohélet. Une deuxième partie se base sur le texte de la
Bible grecque et sur le choix de la traduction du titre
«Ecclésiaste»: allocution lors d'une assemblée populaire (contio),
selon une fonction de convocation ou de proclamation (calator). La
conclusion souligne la volonté des traducteurs de faire évoluer les
termes de cour royale vers une appellation désignant l'assemblée
(démocratique?).Bref, une étude savante pour spécialistes décrivant
«l'imaginaire civique du livre de l'Ecclésiaste entre judaïsme,
hellénisme et culture romaine», comme l'explique le sous-titre.
Sachons gré à l'A. de son érudition généreusement mise au service
de la perception éclairante d'un processus traducteur
culturellement situé. L'A., prêtre dominicain, enseigne
actuellement l'Écriture sainte à l'École biblique de Jérusalem. -
J.R.