Racconti dell'inizio. Genesi 1-11 e altri racconti di creazione
Van WoldeSacra Scrittura - reviewer : Jean-Louis Ska s.j.
L'A. s'efforce de corriger certaines vues communément répandues à propos de Gn 1-11, surtout en ce qui concerne la condition de la femme ou le péché originel. Certes, l'ouvrage est concis - et c'est assurément une des ses grandes qualités - et il ne peut donc entrer dans le vif de toutes les argumentations ou ajouter les nuances parfois nécessaires. Quelques simplifications sont inévitables et il y a nécessairement matière à discussion pour le profane comme pour le spécialiste. Par exemple, le sabbat est bien le sommet du premier récit de la création (Gn 1, 1 - 2, 3): le septième jour n'est pas occupé par une oeuvre du Dieu créateur, mais par le créateur lui-même. Certaines étymologies pourraient être davantage fondées. D'autre part, quelques idées donnent à réfléchir. Par exemple, Gn 2-3 contient pour l'A. un récit à la fois géocentrique et anthropocentrique. À propos du récit de Caïn et Abel (Gn 4), le lecteur trouvera une intéressante réflexion sur le Dieu qui protège celui qui n'a pas de poids (signification du nom de Abel).
L'étrange récit de Gn 6, 1-4 a pour but d'écarter une explication courante du déluge dans les récits mésopotamiens: la surpopulation. Dans le récit biblique la cause du déluge est la multiplication des crimes, non pas celle des êtres humains. On pourra discuter l'influence de Gn 9, 18-29 (l'ivresse de Noé) sur la mentalité occidentale et son sens de supériorité vis-à-vis des autres races (p. 137-140). Ce n'est sans doute pas le seul texte à incriminer ni la seule cause de l'arrogance de l'homme blanc. Le récit de la tour de Babel est lu de façon positive. N'est-ce pas négliger la satire de l'impérialisme totalitaire babylonien qui est bien présente, elle aussi, dans cette péricope? Les réflexions sur les Apirus manquent malheureusement de précision (p. 146). Somme toute, voilà un livre qui mériterait assurément d'être traduit en français. - J.-L. Ska, S.J.