Racconti dell'inizio. Genesi 1-11 e altri racconti di creazione

Van Wolde
Sacra Scrittura - reviewer : Jean-Louis Ska s.j.
Cette traduction italienne d'un livre publié d'abord en néerlandais, puis en anglais, se distingue pour plusieurs raisons des ouvrages sur Gn 1-11 qui s'accumulent régulièrement sur les étagères des recenseurs. La première partie propose une exégèse plus flexible de textes peut-être trop connus. Les quelques pages consacrées à l'histoire de l'interprétation et à ses conséquences sur les mentalités sont vraiment intéressantes. La deuxième partie présente une anthologie de récits de commencement provenant des cinq continents. Les textes sont ici précédés de courtes notes introductives, mais ils ne sont accompagnés d'aucun commentaire. Enfin, une dernière partie expose en quelques pages comment la science aborde le problème des origines de l'univers. Selon l'A., ces théories scientifiques n'excluent et ne remplacent aucunement d'autres approches, comme l'art, la poésie ou la religion. Une (très) brève bibliographie complète l'ouvrage.
L'A. s'efforce de corriger certaines vues communément répandues à propos de Gn 1-11, surtout en ce qui concerne la condition de la femme ou le péché originel. Certes, l'ouvrage est concis - et c'est assurément une des ses grandes qualités - et il ne peut donc entrer dans le vif de toutes les argumentations ou ajouter les nuances parfois nécessaires. Quelques simplifications sont inévitables et il y a nécessairement matière à discussion pour le profane comme pour le spécialiste. Par exemple, le sabbat est bien le sommet du premier récit de la création (Gn 1, 1 - 2, 3): le septième jour n'est pas occupé par une oeuvre du Dieu créateur, mais par le créateur lui-même. Certaines étymologies pourraient être davantage fondées. D'autre part, quelques idées donnent à réfléchir. Par exemple, Gn 2-3 contient pour l'A. un récit à la fois géocentrique et anthropocentrique. À propos du récit de Caïn et Abel (Gn 4), le lecteur trouvera une intéressante réflexion sur le Dieu qui protège celui qui n'a pas de poids (signification du nom de Abel).
L'étrange récit de Gn 6, 1-4 a pour but d'écarter une explication courante du déluge dans les récits mésopotamiens: la surpopulation. Dans le récit biblique la cause du déluge est la multiplication des crimes, non pas celle des êtres humains. On pourra discuter l'influence de Gn 9, 18-29 (l'ivresse de Noé) sur la mentalité occidentale et son sens de supériorité vis-à-vis des autres races (p. 137-140). Ce n'est sans doute pas le seul texte à incriminer ni la seule cause de l'arrogance de l'homme blanc. Le récit de la tour de Babel est lu de façon positive. N'est-ce pas négliger la satire de l'impérialisme totalitaire babylonien qui est bien présente, elle aussi, dans cette péricope? Les réflexions sur les Apirus manquent malheureusement de précision (p. 146). Somme toute, voilà un livre qui mériterait assurément d'être traduit en français. - J.-L. Ska, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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