Religionskritik in interkultureller und interreligiöser Sicht. Dokumentation des Symposiums des Graduiertenkollegs «Interkulturelle religiöse bzw. religionsgeschichtliche Studien» vom 20-23.11.1996
(éd.) H.R. Schlette
Religioni
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reviewer :
Jacques Scheuer s.j.
Dans le prolongement d'autres colloques consacrés aux sciences des
religions dans une perspective interculturelle, celui-ci explore la
critique implicite ou explicite que toute religion exerce à l'égard
d'autres traditions dans le mouvement même par lequel elle définit
sa propre identité. H.R. Schlette, qui accédait à l'éméritat au
moment du colloque, en avait conçu le projet et défini le cadre de
réflexion. Les premières communications esquissent ce cadre
général: critique de la religion et «foi philosophique» selon Karl
Jaspers (G. Penzo); évolutions du jugement catholique (H.
Waldenfels) et protestant évangélique (R. Bernhardt) sur les autres
religions; critique vétérotestamentaire des «dieux des nations»,
afin de confirmer le peuple de l'alliance dans sa foi propre (Chr.
Frevel). Viennent ensuite des études sur des cas particuliers de
relations et de critique interreligieuses. H.-J. Klimkeit analyse
la prétention du manichéisme d'être la religion universelle qui
inclut et dépasse les traditions antérieures, avant d'évoquer la
critique du manichéisme par les Pères de l'Église et sa persécution
dans l'empire romain. H. Fukasawa examine l'argumentaire de la
critique bouddhique du christianisme dans le Japon du début du 17e
s., puis de la fin du 19e. W. Gantke rappelle les thèses majeures
des représentants classiques du néo-hindouisme (Vivekananda,
Gandhi, Aurobindo, Radhakrishnan) au sujet du christianisme. M.
Stausberg expose les thèmes de la critique islamique du
zoroastrisme: le dualisme, les prophètes, les livres révélés.
Les dernières contributions abordent tour à tour: les droits
humains et la liberté de religion, en particulier dans la
législation allemande (Chr. Tomuschat), la critique féministe des
religions (V. Böll), les religions et la sauvegarde du vivant (C.
Amery), un essai original sur le rire dans la critique
nietzschéenne du christianisme et dans la rencontre de celui-ci
avec le bouddhisme Zen (R. Ohashi). Enfin J. Waardenburg évoque les
rapports, dans l'histoire occidentale, entre critique des
religions, pensée des Lumières et émancipation sociale, avant de
s'interroger sur l'existence éventuelle de parallèles ou de
configurations comparables dans d'autres mondes culturels et
religieux.
On le voit, il s'agit d'un premier tour exploratoire, sans
prétention à l'exhaustivité, mais apportant des matériaux solides
pour la suite du travail. - J. Scheuer, S.J.