«Rares sont ceux… qui connaissent l'histoire des réflexions
entreprises, au début des années 70, sur la possible entrée de
l'Église catholique au Conseil (oecuménique des Églises), et les
raisons qui ont conduit à une absence de résultat définitif». Ces
mots extraits de la préface du Dr K. Raiser, secrétaire du COE
disent parfaitement le propos de l'ouvrage qui compte environ 120
pages de texte pour 70 d'annexes. Pour commencer par celles-ci, une
première série donne des documents oecuméniques officiels, mais
inédits; une seconde, huit lettres personnelles éclairant actes et
acteurs; une troisième, parfois utilisée mais surtout annoncée, est
formée du Diarum tenu par l'A.. Un utile index des noms précède la
table des matières. Présentés sous la métaphore conjugale (des
fiançailles annoncées, rompues, prolongées), les aléas de la
question de l'entrée de l'Église catholique romaine dans le Conseil
OEcuménique des Églises à titre de membre (versus la création d'une
autre association fraternelle ou encore l'organisation d'un travail
coordonné entre Genève et Rome) sont minutieusement retracés,
jusqu'au chapitre final, qui «n'est pas vraiment historique (mais)
se propose plutôt d'indiquer dans quelles circonstances et à quel
moment il eût peut-être été possible de remédier à
l''incompatibilité profonde'» entre Rome et l'engagement
oecuménique des autres Églises (125). L'incomparable chroniqueur
pense, au terme, que les leçons du passé ne seront pas perdues «si
ce passé nous reste présent à l'esprit et si notre mémoire reste
fidèle aux exigences de catholicité» (133). Mais on reste songeur
devant la force de certaines interventions personnelles (la note du
P. Christophe Dumont, notamment) qui pourraient catalyser des
dynamismes plus profonds. - N. Hausman scm