Quelques pages introduisent la place et le statut du sacrement en
christianisme. Ensuite, l'A. parcourt l'eucharistie, le baptême, la
confirmation, les ministères, la pénitence, le mariage et
l'accompagnement de la maladie et des services funèbres. C'est la
vie chrétienne qui est décrite en lien avec le mystère de la
présence du Christ. Le genre littéraire est celui de propositions
«incisives»: autant de thèses qui livrent les arêtes et les points
de fixation de la pensée de l'A. dans un certain horizon
théologique contemporain. L'éclatement de la réflexion protestante
n'est pas nié et la connaissance de la tradition conciliaire
catholique est discutée. Les pages sur les ministères sont les plus
développées. Elles éclairent la difficulté de concevoir un «ordre
sacramentel» personnel, permanent, référentiel pour une
ecclésiologie respectueuse de l'Écriture et de la Tradition. Ce
parcours sous forme de thèses engagées (mais sans argumentation
développée) peut à la fois stimuler la recherche ou conduire
l'intelligence dans des impasses de l'histoire de l'Église.
Peut-être faut-il payer le prix d'une idée de la modernité? Une
grande absente: la Parole de Dieu comme matrice maternelle de la
réflexion théologique! L'histoire des sacrements serait-elle une
suite continue de débats conceptuels ou bien une vie marquée de
l'imprévu de l'Esprit, de la faiblesse humaine et de l'action
déconcertante de Dieu? Celui-ci ne sauve-t-il pas en tout temps par
des médiations efficaces et toujours liées au mystère du corps, du
cosmos et de l'Église? - A. Mattheeuws, S.J.