Spécialiste du primat romain, A. Garuti ofm, présente ici quatre essais sur l'oecuménisme. 1/ L'article principal traite de l'uniatisme devenu l'obstacle principal au dialogue avec les orthodoxes. Les origines des divers types d'uniatisme depuis 1596 sont variées et complexes. Le concile de Trente a durci les positions catholiques en identifiant l'Église du Christ à la seule Église romaine et en exigeant le «retour» des orthodoxes à Rome. Ce «colonialisme» romain irrite les orthodoxes tout comme le prosélytisme latin. Mais il reste également des points importants à régler: nature du primat romain, valeur des conciles «occidentaux» et de leurs dogmes. Ce n'est pas rien.
En 1975, Mgr Zoghby, évêque grec melkite catholique (uniate), a proposé deux solutions révolutionnaires: la double appartenance à Rome et à l'orthodoxie comme au premier millénaire; les Pères grecs et latins n'ont jamais considéré la question du primat romain comme un point important de la foi pouvant empêcher l'union. D'ailleurs la survivance des Églises orthodoxes sans le primat romain prouve bien que ce n'est pas un point capital. Rome a rejeté les deux propositions. Peut-être demanderaaient-elles à être réétudiées en profondeur.
2/ Origine et nature des Patriarchats. Ceux-ci ont été copiés sur les divisions politiques de l'Empire romain: le Pape était Patriarche de l'Occident et les 4 autres Patriarchats se situaient à Constantinople, Alexandrie, Antioche, et Jérusalem. Garuti propose de décentraliser l'Église romaine et d'accroître les pouvoirs patriarchaux, mais toujours en dépendance de Rome. Il ne dit pas que certains uniates voudraient voir Rome agir de la sorte avec eux pour montrer aux orthodoxes ce que cela pourrait signifier au concret.
3/ Ni «retour», ni «accord différencié». Garuti tente de minimiser la portée de quelques déclarations explosives du document Dominus Iesus qui ont heurté les orthodoxes (et les protestants). Il déclare que le document était destiné aux seuls catholiques (valeur interne) comme s'il pouvait y avoir une double vérité! Il évite ainsi d'aller au fond du problème qui est la nature du primat romain. 4/ Nouvelles formes possibles de l'exercice de la primauté romaine. En 1995, le Pape a invité tous les chrétiens à réfléchir à cette possibilité. Garuti expose et critique cinq des solutions proposées jusqu'ici et conclut qu'on devrait chercher un nouveau style d'exercice de l'autorité plutôt que de nouvelles formes institutionnalisées. Mais l'institution n'est-elle pas un garant contre les dérapages individuels? Le sujet est brûlant et exige une sérieuse étude historique sur l'origine et l'évolution du primat romain à la lumière des progrès réalisés dans l'étude de l'histoire ecclésiastique. - B. Clarot sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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