Salvezza ed Ecumene. Il recente dibattito sulla dottrina della giustificazione per fede in Germania (1997-1999)
S. CarlettoEcumenismo - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Des deux côtés, beaucoup de questions restent posées; chez les luthériens, la doctrine de la justification par la foi est passée par bien des évolutions au cours de quatre siècles. On comprend mieux aujourd'hui le caractère polémique de la position de saint Paul dans l'épître aux Romains, note Carletto, mais on a peu fait pour éclairer les présupposés de chaque Église et la complexité de l'enseignement biblique global sur la justification. Malgré tout on est parvenu à un véritable accord de fond et il faudra dorénavant examiner nos différences restantes dans la lumière de cet accord «différencié». Le vocabulaire biblique sur la justification est riche et varié pour exprimer la spécificité chrétienne du salut par la gratuité absolue de l'initiative salvifique divine et par l'exigence de notre abandon entre les mains du Christ, seul Sauveur. Il restera à préciser en quel sens les luthériens reconnaissent la nécessité et la valeur «morale» des oeuvres et pourquoi ils encouragent dans certains cas la pratique socio-politique avant la foi. Du côté catholique, cet accord leur fait saisir la nécessité de se comprendre eux-mêmes autrement à tous les niveaux (sacrement, hiérarchie, institution…).Comment amener les croyants à prendre conscience de leur condition de pécheurs pour pouvoir faire l'expérience de la miséricorde divine? Dieu veut nous diviniser et seule la foi nous amènera à vivre devant Dieu à l'image du Christ, dans la liberté de l'amour.
Il nous faudra du temps à tous deux pour assimiler les conséquences de cet accord; pour nous, catholiques, nous aurons à découvrir la profondeur réformatrice de la découverte de Luther et à écarter toute prétention d'autorédemption par les oeuvres. Deux Appendices présentent la réception de l'accord chez les luthériens et les catholiques entre 1997 et 99.
Carletto reconnaît que J.-P. II a fait de gros efforts dans les dialogue oecuménique et interreligieux, mais, en même temps, jamais la centralisation romaine n'a été aussi forte, ce qui réduit parfois à néant les résultats obtenus. L'Église doit avoir le courage de se corriger sur ce point et sur d'autres pour être prise au sérieux par les protestants; Ainsi, pourquoi réaffirmer en 2000 le culte des indulgences et la valeur des bonnes oeuvres, après avoir solennellement affirmé le salut par le Christ seul? Et encore deux paragraphes de Dominus Iesus semblant détruire tous les efforts faits dans le dialogue interreligieux. Où est la logique?
Saluons le travail de clarification accompli avec l'aide de Mgr B. Forte et de deux protestants zurichois. Il nous éclaire utilement sur les problèmes des luthériens. - B. Clarot sj