Santo Tomás de Villanueva. 450 Aniversario de su Muerte

(éd.) Isaac González Marcos osa
Biografie - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Ces huitièmes Journées «augustiniennes» se veulent fidèles à la vérité historique en relevant quelques facettes de la vie de saint Thomas de Villeneuve osa (1486-1555) sans prétention d'être complètes ni de constituer un point de référence pour l'avenir. Pour les 450 ans de sa mort, on a demandé à 8 spécialistes, dont 4 augustins, de faire avancer quelque peu nos connaissances à son sujet, mais sans pouvoir encore présenter une édition critique des oeuvres du saint.
R. Lazcano G. trace le contexte social de la vie de Thomas au fameux «siècle d'or» espagnol: l'unité politique, les colonies d'Amérique, les classes de la société, la politique et l'Église, les problèmes posés par les faux convertis juifs ou maures qui avaient préféré rester en Espagne avec leurs biens plutôt que les perdre et partir vers l'inconnu; la création de l'Inquisition pour les démasquer, l'humanisme renaissant, le renouveau spirituel et évangélique et les centres intellectuels florissants.
J.J. Vallejo P. (osa) présente les 28 ans de vie religieuse de Thomas avant sa nomination comme Archevêque de Valence. Fils de paysans aisés, Thomas naît à Villanueva au sud de Madrid. Dès ses 15 ans il part pour la jeune Université d'Alcalá toute proche, où il devient Maître ès Arts et étudie quelque peu la théologie. Pendant 4 années, il enseigne la philosophie à Alcalá avec un tel succès, que la prestigieuse Université de Salamanque lui offre une chaire. Il accepte, arrive à Salamanque mais il y découvre les augustins et entre chez eux à 30 ans, en 1516. En 18, il est ordonné prêtre et enseigne la théologie chez les augustins; mais dès 19 il devient Prieur de son couvent et ne cessera pratiquement plus d'être supérieur. Visiteur de Castille, de nouveau Prieur à Salamanque, puis de nouveau Visiteur de Castille, il conseille de diviser la Province en deux et le voilà Provincial d'Andalousie, puis Prieur à Burgos d'où il envoie des missionnaires en Amérique. Provincial de Castille puis Prieur de Burgos; pendant peu de temps il redevient simple religieux par la grâce de deux grandes dames, ses dirigées. Au Supérieur Général venu de Rome pour réformer l'Espagne, il conseille de regrouper les deux Provinces en une et de ne plus accepter que des candidats de pure race espagnole pour être sûr de ne pas accepter de faux convertis. Nommé Prieur à Valladolid, il fut choisi en 43 par le Général pour réviser les Constitutions de l'Ordre avec deux Italiens et un Français, mais en 44 il est contraint d'accepter l'Archevêché de Valence où il vécut encore 10 ans. Il avait fortement influencé son Ordre en favorisant l'observance religieuse et les études, ce qui fit des augustins un des piliers de la culture espagnole au XVIe s.
Tandis que beaucoup de confrères estimaient que les études supérieures affaiblissaient l'observance et la vie communautaire, Thomas prouva par son exemple qu'elles pouvaient approfondir la vie spirituelle et devenir un instrument efficace pour l'apostolat de la parole et du livre (L. Alvarez G.). Éducateur de religieux et de prêtres, orateur et modèle de vie, promoteur social et pasteur à une époque de réformes nécessaires selon l'Évangile, Thomas créa un nouveau type de prêtres mieux adaptés aux besoins de leur temps (A. Llin Ch.). On présente alors ce que fut probablement son portrait et les grandes fêtes populaires qui accueillirent en Espagne sa canonisation en 1658. Centré sur le Christ, son message de prédicateur voulait détacher les auditeurs du péché pour les attacher à Dieu et leur faire pratiquer les vertus en insistant sur l'amour des pauvres (H. de La Red). Il a favorisé les vocations missionnaires pour l'Amérique et, comme évêque celles pour la conversion des morisques dans son diocèse, mais avec peu de succès. Quelques années après sa mort, on chassa d'Espagne tous les morisques sans distinction, parce que soupçonnés d'être tous de faux convertis. Ce fut dramatique pour les vrais convertis qui encouraient la peine de mort en pays musulman pour avoir renié leur foi.
Cet ouvrage est un bon effort pour éclairer un saint mal connu du grand public. - B. Clarot sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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