Comme de coutume, ce petit opuscule est introduit, annoté, et suivi
d'un guide thématique, d'un index des citations bibliques, d'une
bibliographie sélective. Quand son frère Satyre meurt en 378, le
jeune évêque de Milan perd à la fois un intendant, un conseiller,
un confident; la perte est cruelle aussi pour leur soeur aînée
Marcelline. La première oraison funèbre qu'Ambroise prononce, le
jour des funérailles, est pathétique («puis je t'oublier… toi qui
protégeais mon flanc par le tien»?, 23); la seconde, bien plus
étendue, donnée huit jours après, débute par une méditation sereine
sur la mort universelle et se fait véritable traité de la
résurrection («le grain est semé, le grain se redresse», 79). Les
réminiscences des «consolations» païennes ne cachent pas
l'originalité de ces deux discours, dont l'un laisse se débonder
les émotions de l'âme, et l'autre lui offre les arguments de la
raison et de l'Écriture inspirée, de la Création à l'Apocalypse,
mais aussi, de Job au Cantique: ici naît la véritable certitude de
la résurrection éternelle - «viens du Liban, ma fiancée» (Ct 4,7
8). Une oeuvre en deux temps, pour aller jusqu'au bout de la
douleur. - N. Hausman, S.C.M.