A. Feneuil vient de publier dans la «Revue de l'histoire des
religions» une étude sur Critique textuelle et expérience
mystique: la série thérésienne de Claude Langlois (t. 228/1,
2011, p. 93-103). Les six livres que Cl. Langlois a consacrés à
Thérèse de Lisieux renouvellent, nous dit-il très justement, de
façon décisive les études sur le sujet. À cet ensemble s'ajoute
maintenant un nouvel ouvrage, étudiant ce que Thérèse appelait «la
grâce de ma complète conversion», vécue au retour de la messe de
minuit, à la Noël 1886. Cl. Langlois y applique sa méthode, «la
démonstration de ce que la compréhension de la personnalité de
Thérèse et de son expérience spirituelle passe par une étude
critique de ses textes» (A. Feneuil, loc. cit., p. 94). C'est en
effet, pour Cl. Langlois, une même approche que «comprendre Thérèse
et saisir sa manière d'écrire» (A. Feneuil., ibid.). On se souvient
que Thérèse, à l'orée de ses 14 ans, avait trouvé, au retour de
cette messe, ses souliers remplis de jouets. Son père s'était agacé
de sa réaction puérile. Thérèse l'entendit mais ne pleura pas. Neuf
années plus tard, elle raconta cette anecdote comme «la grâce de sa
complète conversion». Pour comprendre cette affirmation paradoxale,
Cl. Langlois s'est livré à une analyse précise des textes
thérésiens. La «conversion» de Thérèse a été en même temps «ce
qu'il advient de la grâce de Noël, après la révélation de la
Miséricorde» et «ce qui en est advenu, une fois l'autobiographie
achevée». La lecture de sa vie, «sous le regard de la grâce», est
devenue «lecture théologique vigoureuse et ferme» de cette
vie.Signalons sur le même sujet les pages consonantes de
Jean-François Chiron: D'une conversion à l'autre? Thérèse de
Lisieux entre Noël et Pâques», (dans Théophilyon, XV, 1, 2011, p.
123-172). - H. Jacobs sj