Quelle fut l'attitude des missionnaires jésuites espagnols à
l'égard des traditions religieuses indigènes des Philippines, des
îles Mariannes et de la côte nord-occidentale du Mexique ?
L'enquête s'organise en trois sections de deux chap. La première,
après avoir rappelé l'esprit (notamment obéissance et discernement)
et les objectifs de la Compagnie selon les Exercices
spirituels, la Formule de l'Institut et
les Constitutions, présente les grandes lignes de son
activité missionnaire dans le cadre de l'empire colonial espagnol
autour du Pacifique. L'A. situe ensuite les contributions de
jésuites espagnols aux débats théologiques et juridiques du temps
sur la colonisation, les droits des « Indiens » ainsi que
différentes formes d'idolâtrie et d'influence démoniaque. Sont
examinées en particulier les théories de José de Acosta sur la
licéité voire la nécessité d'un recours mesuré à la coercition et
la violence en vue d'éradiquer l'idolâtrie et de garantir la
proclamation de l'évangile, notamment dans des nations situées fort
bas sur l'échelle des civilisations et de la vie religieuse. Sur la
base de publications de supérieurs des missions et de chroniqueurs
(plus que d'archives), une dernière section montre l'application
concrète de ces principes dans les trois sociétés concernées. Si
les jésuites, plus que d'autres ordres missionnaires, se montraient
enclins à distinguer croyances religieuses (superstitieuses) et
coutumes socioculturelles (neutres), ils n'hésitèrent pas
- contrairement à un mythe entretenu parfois par leurs propres
historiens - à détruire les lieux de culte et à combattre
frontalement les institutions religieuses indigènes, travaillant la
main dans la main avec le pouvoir colonial. Il faut malheureusement
déplorer, pour une publication de ce niveau et de ce prix, un trop
grand nombre de coquilles et de fautes de syntaxe. -
J. Scheuer s.j.