Un prêtre vrai, le Père André. Dans la tourmente de la décolonisation et du Concile

Cl. Mouton-Raimbault
Biografie - reviewer : Gérard Pilipili
L'A., né en Algérie, a exercé le métier de journaliste des deux côtés de la Méditerranée. Il a bien connu le Père Michel André «pour lui avoir parlé plusieurs fois, pour lui avoir écrit, pour avoir abordé des sujets personnels, pour avoir été invité à sa table, participé à certains de ses pèlerinages, écouté beaucoup de ses sermons, assisté à ses messes si recueillies et… aussi après avoir mis de l'ordre dans ses archives» (p. 13). M. André est né à Angers (France) le 13 mars 1915. Il y mourra quatre-vingt cinq années plus tard, le 17 novembre 2000. Prêtre de la «Congrégation du Saint-Esprit et du Saint-Coeur de Marie», dont le principal champ d'évangélisation était alors les colonies françaises d'Afrique et d'Amérique, le P. André sera missionnaire spiritain en Martinique, en Guinée-Conakry et en Argentine, au moment de la décolonisation de l'Afrique et de la tenue du Concile Vatican II, dans les années soixante. Le Supérieur Général des Spiritains est alors Mgr Marcel Lefebvre. Dès 1964, Mgr Lefebvre et le P. André échangent leurs idées et constatent leur communion sur plusieurs points.
Désormais, pour le P. André, il y aura la «vraie Presse chrétienne» (p. 156), le «vrai missionnaire» (p. 217), les «vrais prêtres» (p. 260), la «véritable Action Catholique» (p. 310), la «vraie messe» (p. 431), etc., mais aussi les «évêques apostats» (p. 441) et les «évêques félons» (p. 449). Pour le P. André, la «communion ecclésiale» ne pouvait se faire que par un retour de l'«Église conciliaire», à la «vraie Foi» (p. 485). Dans ce contexte, Rome devient «Rome moderniste néo-païenne» (p. 491). Mgr Lefebvre est le «Successeur des Apôtres qui n'a pas plié devant la subversion et le mensonge» (p. 493).
Pour porter secours aux prêtres traditionalistes qui, dit-il, sont «persécutés et souvent laissés pour compte par leurs évêques», le P. André crée l'Association Noël Pinot, où il regroupe jusqu'à 750 membres. En juin 1973, il lance également «Introibo», bulletin de liaison entre les «prêtres fidèles à la vraie messe ou désireux d'y revenir» (p. 465).L'A. nous mène à l'intérieur même de la problématique et des débuts du mouvement traditionaliste. Je pense que l'on ne pourra plus désormais essayer de comprendre nos frères récemment séparés sans consulter patiemment cette biographie. - G.K. Pilipili.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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