Une culture de l'appel pour la cause de l'Évangile. Pour une théologie des vocations aux ministères diocésains, préf. A. Rouet
J.-P. RusseilLiturgia e pastorale - reviewer : Noëlle Hausman s.c.m.
Le chapitre III offre, à partir de Vatican II surtout, «une théologie des vocations aux ministères diocésains comprise dans une théologie de l'Église»; le rapport un/tous/quelques-uns (112, 127) semble ici déterminant, de même que l'«intériorité mutuelle», comme disait de Lubac, entre l'Église diocésaine et l'universalité de l'Église (139, avec la citation lubacienne: «Une Église universelle antérieure ou supposée existante en elle-même, en dehors d'elles toutes - les Églises particulières - n'est qu'un être de raison»). Si on suit l'auteur jusque là, on ne pourra qu'admirer le quatrième et dernier chapitre, «initier une culture de l'appel», qui ose, une fois n'est pas coutume, s'engager sur la voie des changements, par des apprentissages successifs, qui sont effectivement proposés: revalorisation des Églises locales par la synodalité («selon sa manière de s'organiser, l'Église se met en condition, ou non, d'appeler», 109), initiation d'une culture de l'appel (les pages 170-173 résument audacieusement toute la proposition donnée dans le titre).
En bref, «puisque la vocation à un ministère diocésain a une structure dialogale: appel/réponse, il s'agit de (re)donner son sens et sa force au ministère d'appel qui constitue l'Église en son fondement même» (185). «Promouvoir une logique d'interpellation», c'est avancer au large: «la fin de la chrétienté n'est pas la fin du christianisme et ne saurait voiler l'aube des temps nouveaux» (194). Un livre qu'il vaudrait mieux ne pas ignorer. - N. Hausman, S.C.M.