« Joyeuse et dramatique », Laudato
si' aura suscité bien des commentaires. Et c'est heureux.
Nous ne sommes plus au temps des « indigné(e)s » mais
bien à l'« insurrection (…) des consciences ». L'ampleur
de la lettre n'aura pas échappé à une lecture sérieuse qui ne se
satisfait pas, encore qu'elle les soutient, des
« valeurs » véhiculées par la sensibilité écologique.
Nous connaissions le questionnement souvent idéologique et les
positions excessives du bio-centrisme de la « deep
ecology » annonçant, avec cynisme, la fin de l'« espèce
humaine » et la survie de « Gaia ». Que la foi
chrétienne, au nom de « la louange, du respect et du
service » de Dieu Créateur et de la « foule
immense » qui souffre de l'exploitation coupable de sa
création, s'adresse aux consciences, on ne peut qu'y être attentif.
Elle ouvre avec chacun, chrétien ou homme de bonne volonté, un
dialogue responsable sollicitant « intégralement »
l'homme dans ses engagements divers envers notre « maison
commune ». Qui mieux que Jean Bastaire, avec son épouse, a
invité ses contemporains à écouter le pauvre d'Assise ? Fabien
Revol, titulaire de la Chaire qui lui est dédiée à l'Univ. cath. de
Lyon, nous conduit à une réception approfondie du texte du pape et
de la doctrine sociale de l'Église qui le précède. Alain Ricaud, un
entrepreneur expert dans les énergies solaires, ajoute à cette
étude une application sur le terrain, où le travail est en vue de
la participation de tous. Il apporte ses lumières scientifiques et
sociopolitiques. Ces deux voix n'aident pas seulement à une
meilleure compréhension de la visée intégrale de l'encyclique,
elles offrent deux témoignages de croyants qui ne peuvent que nous
stimuler là où nous sommes, dans de grandes ou petites entreprises.
- J. Burton s.j.