Vera nostra sorella. Una teologia di Maria nella comunione dei santi, tr. M. Sbaffi Girardet
El. JohnsonTeologia - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Dans cette volumineuse étude, elle commence par donner la parole aux femmes théologiennes avant de se lancer sur des routes nouvelles et de parler du «visage maternel de Dieu». À partir de là, elle construit son modèle théologique, rappelant que Marie est une femme historique, humaine, avant d'être un symbole; elle balise ensuite cavalièrement deux mille ans de mariologie jusqu'à Vatican II. Elle nous reporte alors dans la Galilée du temps de Jésus et nous décrit en traits rapides le monde politico-économique et religieux de l'époque, en soulignant la situation socio-culturelle des femmes. À ce moment - nous sommes aux deux tiers de l'ouvrage -, elle nous brosse un portrait de Marie d'après les évangiles de Marc, Matthieu et Luc, puis d'après Jean et les Actes dans une perspective résolument féministe, largement tributaire d'Él. Schüssler-Fiorenza. Sa lecture malmène quelque peu nos modes traditionnels d'imaginer les faits et les personnes. Elle aborde enfin sa conclusion en nous montrant Marie, amie de Dieu et prophète, comme chef de file du cortège des saints et vraiment notre soeur dans la foi. Telle Marie apparaissait parmi les disciples de Jésus, groupant des hommes et des femmes à part égale. C'est à pareille convivialité qu'elle appelle l'Église actuelle.
La lecture que l'A. fait de Marie dans les évangiles, surtout chez saint Luc, montre qu'elle n'a guère compris leur propos et qu'elle retrouve dans le texte les présupposés qu'elle y a introduits. Dommage, en tout cas, qu'elle n'ait pas lu le petit ouvrage d'A.-M. Pelletier Le christianisme et les femmes (Cerf, 2001; cf. NRT 126 [2004] 147). Par ailleurs, le livre, somme toute décevant, contient des notations intéressantes, souvent noyées dans un style volontiers prolixe. - J.R.