«Vers l'infini d'une autre lumière». Études de spiritualité cistercienne. T. 1: méthode, histoire et actualité
Pierre-André BurtonVita consacrata - reviewer : Jean Burton s.j.
Il faut au moins évoquer les articulations de ce premier vol. d'Études de spiritualité cistercienne regroupant et coordonnant des travaux déjà publiés mais difficilement accessibles. Un avant-propos, substantiel et nécessaire, présente l'entreprise qui justifie le regroupement proposé. on sera donc bien avisé de prendre connaissance de chacune des parties qui suivront: méthode; histoire; actualité. Ce qui est annoncé en «doctrine» ne fait pas l'objet d'une exposition systématique mais peut, évidemment, se repérer au cours de ces 513 pages. La connaissance impressionnante de la littérature cistercienne que manifestent ces pages sera appréciée et commentée par les confrères et les spécialistes de ce domaine. La lecture de la «défense» d'Aelred de Rievaulx et de ses lecteurs ou historiens (W. Daniel, son secrétaire et ami) demandera un peu d'attention. Il en ressort que tout intérêt, neuf ou ancien, pour la spiritualité cistercienne se devra d'avoir à son service les pages ici évoquées.
Nous avons été particulièrement intéressés par la «défense et l'illustration» (en 3e partie, actualité) de ce qui reste une question difficile pour toutes les spiritualités nées au cours de l'histoire occidentale de la vie religieuse: le bien fondé et la manière de transmettre leur «charisme» au «profit» de la vie chrétienne laïque. Fr. Marie-Joseph Cassant et le p. André Mallet y répondent: «à la source d'une communion spirituelle profonde» (p. 387-444). De même, les enjeux d'une «passation» sont exposés dans «la déclaration sur l'identité laïque cistercienne (p. 445-478). Récemment (en 2013) élu abbé de Sainte-Marie-du-Désert, l'A. propose encore une réflexion qu'il ne sera pas inutile de considérer dans le contexte actuel et difficile des vocations aux diverses formes «renouvelées» de consécrations et d'engagements. De 2012, le dernier texte de l'A. alors père Maître, y réfléchit à l'aide de Bernard, d'Aelred aussi et d'autres: «Quelle formation en vue de quelle identité? Comment, à quoi et en vue de quoi est ordonnée la formation monastique?» (p. 479-499)
Nous attendons le 2nd tome de cette imposante contribution à la connaissance et à l'appréciation de la «voie» cistercienne. Déjà ici, une imposante bibliographie, des index des citations bibliques et des auteurs cisterciens et de leurs oeuvres citées complètent ce travail qui, pour être souvent minutieusement analytique, n'en est pas moins une somptueuse entrée dans cet univers qui nous conduit «vers l'infini d'une autre lumière». - J. Burton sj