L'A. étudie l'histoire, la spiritualité et le mode de vie des
mulieres religiosae appelées communément «béguines». Condamnées par
le second concile de Latran (1139) pour leur refus de vie
monastique et par le concile de Vienne (1311) pour leurs
subtilitates et leurs novitates théologiquement erronées, elles
seront déclarées 'tolérées' par Clément VI en 1343 avant d'être
approuvées au XVIIe siècle, l'âge d'or du mouvement, par l'évêque
d'Anvers, Jean Malderus (†1633), qui loue leur simple obéissance et
leur usage modéré des biens (malgré, ajoute-t-il, le mérite
supérieur des voeux solennels). L'A. s'attache à l'oeuvre mystique
de Hadewijch d'Anvers (XIIIe siècle), qui n'était peut-être pas
elle-même béguine (elle a pu être religieuse cistercienne) mais
dont la spiritualité (De minne is al, l'amour est tout) a
profondément influencé les béguines. Puis il consacre un fort
intéressant chapitre à la vie quotidienne au béguinage. L'ouvrage
se termine par une série de monographies concernant les treize
béguinages flamands inscrits au patrimoine mondial (histoire,
points d'intérêt, bibliographie individualisée) et par une liste
des quelque 150 béguinages répertoriés: sept à Dinant, sept à
Namur; le dernier ayant fermé ses portes à Breda en 1990. Abondante
bibliographie. - P.-G.D.