L'exégèse dominante de 2 Co 3,6, dans le De spiritu et littera montre, dans une perspective antipélagienne, comment la Loi, qui enseigne l'homme de l'extérieur, le tue sans le don de l'Esprit, qui le transforme intérieurement par l'amour. Toutefois 2 Co 3,6 est aussi utilisé de façon implicite comme principe herméneutique, qui invite à ne pas tout prendre à la lettre, mais à dévoiler le sens spirituel de l'Écriture. L'unité profonde de ces deux exégèses est dans la perception d'une unique Pâque, qui mène chaque croyant de la cupiditas à la caritas, la première étant comme attisée par la Loi ou par l'interprétation charnelle de l'Écriture, la seconde étant au contraire l'oeuvre de la grâce et le fruit de l'interprétation spirituelle.