La thèse de Blondel, en 1893, était que l'action postule la possibilité et même la nécessité d'un ordre surnaturel. On ne saurait donc être surpris qu'il ait dû, chemin faisant, contraindre l'esthète dilettante à reconnaître sinon l'«unique nécessaire», du moins le risque qu'il y aurait à s'en détourner. Toute autre attitude est mensonge et folie, car c'est déraison, pour Blondel comme pour Pascal, de se «divertir» de l'essentiel. Il y a, dans la conscience de l'action, infiniment plus que dans l'action même. Dieu est présent au coeur de la volonté et de ses fins. En définitive, opter pour ou contre Dieu, c'est, aujourd'hui comme hier, la «grande et décisive affaire».