L'action et le temps ne sont pas extrinsèques l'une à l'autre. S.
Thomas laisse deviner que les actions humaines libres doivent être
conçues comme le mouvement de la créature raisonnable vers Dieu.
Partant de cette intuition, l'A., professeur d'éthique théologique,
voit dans le temps une qualité et le tissu même de l'action. Il
examine le développement progressif de l'action morale et y voit
une interprétation dynamique de l'agir humain. Il conclut qu'action
et temps sont une même réalité, car le temps est une qualité de
l'action libre attirée par la bonté divine. Ainsi compris, le temps
peut être désigné comme catégorie morale, puisque, au sens moral,
dit l'A., l'action est le temps et le temps est l'action dans cette
conception de l'agir moral. Il assure que ce point n'a pas encore
été exploré par l'éthique théologique.
Est-ce la philosophie de la durée chez Bergson n'enrichirait pas
son exposé? - B.C.