Dans le panorama intellectuel du XXI e s.
à peine ouvert, Dieu est et reste un « lieu » de rencontre et de
débat. Là peut s'exprimer encore le « génie du christianisme ».
Rendre compte de la succession des questions/réponses n'est pas
possible. Il faut éprouver la pertinence des demandes et la qualité
des éclairages. On appréciera la connivence de celui qui pose les
questions, issues d'une lecture attentive de l'oeuvre de l'A. déjà
connue et la méthode précise, avec un moment analytique
indispensable (souvent en trois niveaux) de celui qui y répond. Il
s'agit d'un effort commun exigé par l'intelligence de la foi. Donc
on n'évitera pas l'analyse, souvent historique, du contexte
culturel, de l'origine des contestations, des malentendus (le
chap. sur Heidegger le rappelle) sincères ou biaisés, générés
par « l'air du temps ». La pédagogie que reflète la suite des
chap. est à elle seule un itinéraire (la rencontre avec Michel
Henry et l'importance de « l'automanifestation de la vie »
ainsi que l'apport dans cette direction philosophique du « saut
qualitatif » de « la donation », de l'« alliance » visé par les
travaux de Jean-Luc Marion et de l'A.). Les étapes nécessaires
peuvent se placer sous les auspices du vrai, du bon, de l'unité et
du beau, dans une dynamique jalonnée par des questions/réponses de
première importance : l'idée d'université (Newman), religion et
politique, l'Église catholique (la plus vieille institution du
monde vivante), sans oublier sa beauté liturgique. On y remarquera
le souci constant et « fidèle » de situer la « déconstruction »
(Jean-Luc Nancy, Gianni Vatimo…), non pour admirer quelques
« vieilles pierres bonnes à réemployer », mais y repérer (hors des
apologétiques dénoncées déjà par Blondel), et à honorer à neuf, à
l'école de Fides et Ratio, le mystère de la
Révélation de Dieu. Un travail en duo, dans tous les sens de
l'entreprise, qu'il sera requis de pratiquer. Ce volume de dialogue
y contribue magistralement et ouvre les « chemins » qui y mènent. -
J. Burton s.j.