Dans un délai assez rapproché, les éditions du Cerf livrent, en
traduction française, la seconde partie des «Agendas» de Roncalli
couvrant les années de sa nonciature en France. Voilà qui ne peut
que satisfaire le public français puisque, comme on l'a déjà
souligné antérieurement (cf. NRT 129 [2007] 654), ces huit années
d'après-guerre constituèrent une période assez mouvementée pour
l'Église de France. Encore qu'au début des années 1950, le
diplomate se trouva dans une position plus confortable qu'à son
arrivée, alors qu'il avait dû traiter la dure question de
l'épuration de l'épiscopat. Il se tint d'ailleurs un peu comme à
distance de ce qui se passait dans l'Hexagone. Son tempérament
plutôt traditionnel avait pourtant des motifs d'être inquiet, tels
la montée en puissance du communisme, les manifestations du
progressisme français, et les remous autour de ce qu'on appela la
«nouvelle théologie» et les retombées d'Humani generis. Il
n'empêche: celui qui éveillait la méfiance voire l'hostilité de
certains dirigeants français - tel Wladimir d'Ormesson qui estima
que «son départ de Paris est un bon débarras» - profita fort bien
de ses derniers temps passés en France pour acquérir une meilleure
connaissance de la scène internationale, en particulier grâce à sa
position de représentant du Saint-Siège auprès de l'Unesco.
Rappelons une fois encore que l'annotation du texte établie par É.
F. est de grande qualité. La compréhension du texte n'en est que
d'autant plus aisée et cela sera d'une aide très précieuse pour
tous les chercheurs amenés à utiliser cette source. - B.J.