La scala, éd. L. d'Ayala Valva, intr. J. Chryssavgis
Giovanni ClimacoHistoria del pensamiento - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Le livre se présente comme une montée ou pèlerinage exposant l'expérience spirituelle de son auteur et invitant le lecteur à faire une expérience du même type. Elle propose des orientations plutôt que des actes précis et une ascension amoureuse vers Dieu dans l'humilité et la pureté de coeur, un peu comme «La montée du Carmel» de Jean de la Croix. Assez commun dans l'ensemble, le style offre parfois des subtilités étonnantes avec une spontanéité et une pureté dignes des «Apophtegmes» des Pères du désert, dit Chryssavgis dans son introduction. On y découvre un auteur au tempérament à la fois traditionnel et original, plein d'humour, réaliste et compatissant.
Le plan général en est fort simple: degrés 1à 3, rupture avec le monde; 4 à 26, la vie active avec ses vertus et ses passions; 27 à 30, la vie contemplative. Pour J. Climaque, vies active et contemplative se compénètrent à tous les degrés de la vie spirituelle. L'A. parle peu de la vie contemplative pour éviter la recherche de visions ou extases et parce qu'il croit réservé à un petit nombre «l'hésychasme» ou silence solitude pour arriver à la vie contemplative. Il insiste plutôt sur la pratique et le don des larmes. Le succès de cette oeuvre fut tel qu'elle a créé une école de spiritualité qui a profondément influencé les Églises orientales jusque dans leur liturgie. Elle y est l'oeuvre la plus citée après la Bible. On peut la comparer à notre «Imitation de Jésus-Christ».
Faute d'une édition critique, le traducteur italien s'est basé sur le meilleur texte connu, celui de Sophronius, moine du Mont Athos. Un glossaire de dix pages précise le sens des termes techniques. - B.C.