Commencée en 1987 à Rome dans la coll. Vacare Deo (cf. NRT 110
[1988] 436), l'édition des oeuvres complètes de Jean de
Saint-Samson, carme, a été reprise et continuée à Paris en 1992-93
(cf. NRT 116 [1994] 789) dans une coédition avec Fac-Paris et dans
une nouvelle collection, Spirituels, d'une conception assez
différente. Les commentaires sont supprimés, la longue introduction
de 1987 est condensée, les notes critiques allégées, ce qui
permettra de ramener le nombre total des volumes à onze. Rappelons
que Jean du Moulin, futur Jean de Saint-Samson (1571-1636), devenu
aveugle à trois ans, orphelin, éduqué à la diable, excellent
organiste à 12 ans, a connu les carmes de Paris, est entré au
carmel de Dol en Bretagne en qualité de Frère lai, puis est passé
au couvent réformé (à la française) de Rennes; là, il refait un
noviciat sérieux et y restera toute sa vie attaché, tant on
apprécie ses qualités spirituelles pour la formation des novices.
Jusqu'ici, il s'est fait lire les mystiques de son temps;
maintenant, il se met à dicter une oeuvre qui comporte 4000 pages
manuscrites. Seule une petite partie en a été publiée. L'édition de
ses OEuvres complètes offrira donc des écrits pratiquement
introuvables ou inconnus. Son souci sera de veiller à
«l'établissement exact des textes, en laissant à d'autres la
recherche des sources et l'interprétation ». Notre édition s'appuie
principalement sur un manuscrit de Rennes, avec un apparat critique
léger visant à une bonne lisibilité, sans prétention à établir
l'ordre chronologique des oeuvres. Cette seconde partie des
Méditations et soliloques ne contient qu'une seule oeuvre,
L'exercice des esprits amoureux en leur solitude, qui se propose de
montrer l'excellence de l'amour divin pour l'homme à travers la vie
du Christ contemplé dans ses mystères jusqu'à l'Assomption de la
Vierge et la gloire des saints, en vue d'exciter notre propre amour
de la perfection et de la contemplation. Il s'agit en fait d'une
introduction à la vie contemplative qui nous entraîne à répondre à
l'Amour par l'amour et même par un amour extatique, ce qui suppose
notre transformation par «un feu d'amour». L'orthographe du texte
reste le plus près possible de celle du manuscrit avec de rares
transpositions ou explications pour en faciliter la lecture (mais
pourquoi ne pas moderniser franchement l'orthographe?). - B.
Clarot, S.J.