Le sous-titre nous invite à repérer les citations, allusions,
références explicites faites à Maître Eckhart dans la
« production phénoménologique » actuelle. Il faut en
parler au pluriel. Trois auteurs sont particulièrement
visités : Martin Heidegger, Jacques Derrida et Michel Henry.
Ces auteurs sont sollicités au cours d'une triple recherche
orientée : Heidegger et la déconstruction de
la Physis, Derrida et la configuration
au Logos, Henry et la transformation de
l'Ethos. Une lecture théologale, trois auteurs, trois
« opérations ». La disposition est donc ternaire (trois
parties, chacune déployée en 3 chap., eux-mêmes disposant de 3
paragraphes, en incluant un liminaire et une conclusion ; le
tout offre un total de 33 paragraphes dans la suite desquels
« le pouvoir constituant de l'ego devient
problématique »). La difficulté des interprétations, parfois
contradictoires, semble se « résoudre en revenant aux
principes herméneutiques mis en oeuvre par Eckhart. Grâce à sa
« mystique spéculative » il est devenu plus cohérent
« de penser un contrecoup théologal possible sur la
phénoménologie de Husserl. Car il y a un contrecoup
phénoménologique (partie 3) : une méta-physique
« sans avoir », « sans savoir » et « sans
vouloir ». Lutter avec l'irréductible. Encore faut-il accepter
cette triple percée « de l'ego ». Peut-on ici oser la
référence à la triple progression spirituelle énoncée par
St Ignace, « car chacun doit penser qu'il progressera en
toutes choses spirituelles dans la mesure où il sortira de son
amour, de son vouloir et de ses intérêts propres »
(ES 189) ? - J. Burton s.j.