Regards sur le monachisme des premiers siècles
Adalbert de VogüéHistoria del pensamiento - reviewer : Noëlle Hausman s.c.m.
Tout d'abord sur le fruit que tous devraient tirer de telles explorations au centre de l'histoire (pour pasticher Jules Verne): épinglons la place fort mineure de la communauté de Jérusalem dans la Règle du Maître (13; 86), l'engendrement usuel du monachisme masculin par le monachisme féminin (49; 78), la triple origine des règles monastiques en même temps «aux trois coins» de la chrétienté (109), la première des «visions» de Marie sous la forme d'une femme âgée conversant avec l'Apôtre Jean (323). Ensuite, on sourira de l'entrain à conseiller les jurys universitaires («les jeunes chercheurs sont souvent plus habiles à manier l'ordinateur qu'à déchiffrer les langues anciennes», 217) et de l'urbanité envers ses adversaires les plus respectés (F. Clarck, tant de fois), non sans remarquer que l'auteur reconnaît la vanité de ses propres travaux (443), relève ses propres erreurs (451 n. 33), et même revient avec confusion sur sa chère attribution de l'In I Regnum à Grégoire le Grand (661).
Ensuite, la répétition des «repentirs», à la fin d'un article ou au début du suivant («Cet article était achevé quand a paru…: 272»; «cette note était à l'impression quand nous avons pu lire…», 784 et si souvent), intrigue comme une préciosité, mais souligne aussi, à l'inverse, la probité dans le soutien d'une thèse («Psalmodier n'est pas prier», 855s.), voire sa confirmation («L'originalité du plan de Saint-Gall», 781).
Bref, qu'admirer le plus, dans le contenu (citons la saisissante étude sur la mort dans les monastères, 523 s.) ou dans la forme (voir les listes comparées des emprunts entrecroisé pour un texte supposé mineur, 721 s.)? Un ouvrage monumental donc, qui s'achève par un triple index, et donne, même aux supérieurs d'aujourd'hui (615), beaucoup à penser. - N. Hausman, S.C.M.