Désormais bien connu de ceux qui s'intéressent aux rapports du
corps et de l'âme, l'A., orthodoxe, s'intéresse ici à toutes ces
affaires de vie et de mort qu'égrènent les chapitres: la question
du suicide qui s'oppose à la patience chrétienne; la question de
l'euthanasie que la prière orthodoxe (celle qu'évoque le titre,
partout en filigrane) permettrait d'affronter comme d'avance;
l'acharnement thérapeutique où l'auteur se distingue apparemment de
l'approche catholique romaine (dans la considération des soins
élémentaires à poursuivre, p. 116); mais aussi les soins
palliatifs, la transplantation d'organes, le traitement du corps
après la mort, la crémation. Tous ces moments cruciaux sont relus à
la lumière de l'anthropologie biblique telle que l'orthodoxie l'a
comprise (et dans une opposition parfois forcée à la position
catholique romaine, casuiste et thomiste, sinon «naturiste») et
telle que la liturgie orientale peut y inspirer le discernement.
Pour finir, l'A. médite, avec Maxime le Confesseur, les dernières
paroles du Christ («pourquoi m'as-tu abandonné?»), comme le moment
d'une visite de Dieu que la prière peut, aux moments les plus
décisifs, porter à son accomplissement. Un livre aux positions
claires, avec lesquelles on pourra désormais compter. - N. Hausman
scm