Médecin et professeur de théologie morale, l'A. analyse les discours justificatifs des personnes désirant avoir recours au suicide assisté. Il montre que ceux-ci sont construits en grande partie sur la mise en avant du caractère insupportable de la corporéité bio-psychique modifiée par la maladie. Face à ces suicidants qui rejettent leur corps jusqu'à le détruire, la réflexion théologique peut faire appel à d'autres clés de lecture pour éviter ce dualisme. En particulier, la tradition franciscaine valorise une amitié pour le corps extrêmement féconde. À partir de ces réflexions, l'A. développe une pédagogie du consentement au corps blessé et de la capacité de vivre avec lui des moments de grâce. Les pistes ouvertes comprennent la rééducation des sens à la beauté, le réinvestissement du corps comme lieu de vie et de tendresse ou l'hospitalité qui permet d'avancer en commun sur le chemin de l'existence.