L’année intellectuelle 2018 a été marquée en France par la parution d’une étude de Guillaume Cuchet, historien de la religion qui commence à être connu, intitulée avec un certain génie de la formule : « Comment notre monde a cessé d’être chrétien », le sous-titre plongeant dans une certaine désolation : « Anatomie d’un effondrement »1. En me demandant alors comment l’Église de France faisait face aux défis culturels et sociaux du temps présent, une réponse simple est d’abord montée à mes lèvres : « mal », ou du moins : « pas très bien ». Mais aussitôt m’est venu à l’esprit, je ne sais pas bien pourquoi, le titre d’un recueil de Paul Claudel, regroupant des poèmes inspirés par l’année liturgique : « Corona benignitatis anni Dei », qui est un verset du Psaume 64, le douzième : « Tu couronnes une année de bienfaits ». Les temps sont…