Avant de se tourner vers le Ghana, l'A. avait déjà publié, chez les
mêmes éditeurs, des études comparables portant sur les cas du
Nigéria et du Cameroun. Son objectif est de reconnaître et
d'analyser l'impact de l'islam et du christianisme sur la société,
la politique et l'économie du Ghana, ainsi que l'impact des
traditions culturelles et religieuses africaines sur ces deux
religions venues de l'extérieur. L'aire géographique considérée
comprend la Côte d'Or (Gold Coast) et le domaine Ashanti; la
période historique couvre le royaume Ashanti, l'ère coloniale (à
partir d'un dépouillement de certaines archives de l'administration
britannique), enfin les années d'après l'indépendance. L'A. examine
en particulier la contribution des religions à la construction de
la nation, notamment par le biais des institutions d'enseignement.
Il discute les liens entre «Églises indépendantes» et mouvements
nationalistes. Il évalue la politique religieuse de K. Nkrumah, le
père de la nation indépendante, puis la participation récente (sous
la Quatrième République) des Églises chrétiennes et de l'islam à la
vie politique et sociale. N'attendant pas grand'chose de débats
académiques qui risquent de rester abstraits, l'A. s'interroge en
conclusion sur les attentes des citoyens à l'égard des religions et
sur la nécessité du dialogue et surtout de la collaboration entre
chrétiens et musulmans dans le Ghana de demain. Ses remarques
prospectives demeurent cependant assez générales. - J. Scheuer,
S.J.